Depuis quelques années, le Département accueille de jeunes migrants qui vivent dans des conditions de grande précarité socio-économique. Leur nombre est amené à croître et il paraît judicieux de s’intéresser – au-delà d’une prise en charge humaine de ces personnes qui est à largement améliorer – aux causes des migrations, qu’elles soient économiques ou politiques. Nous agirons sur ces deux plans.
Contexte
Depuis quelques années, le CD29 accueille comme les autres départements français de jeunes migrants, venant en majorité d’Afrique. Autrefois nommés Mineurs Isolés Etrangers (MIE), on les appelle aujourd’hui Mineurs Non Accompagnés (MNA).
Le CD29 avait en 2020 la responsabilité de l’accueil de 280 MNA, confiés au service de l’Aide Sociale à l’Enfance.
Si le département du Finistère est loin d’être celui qui les accueille le moins bien, leurs conditions de vie laissent largement à désirer.
Les procédures pour vérifier l’âge de ces dits mineurs sont longues et éprouvantes. Au terme de mois d’investigations policières et médicales, si leur minorité est reconnue, ils peuvent être confiés au Département.
Certains sont confiés mais leur minorité peut être remise en cause par l’Etat et une nouvelle procédure de vérification peut être lancée.
Quelques uns se voit délivrer une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) et se retrouvent ensuite livrés à eux-mêmes, soutenus alors parfois par les associations de solidarité.
Lorsqu’ils sont sous la responsabilité du département du Finistère, celui-ci les héberge en hôtel où les conditions de vie et de cohabitation sont parfois extrêmement dures.
Pour un nombre d’entre eux, ils peuvent être pris en charge par un service dédié (SAMI, SAMINA, …) qui assure un accompagnement plus global et plus soucieux de leurs conditions de vie.
NOS PROPOSITIONS
Mieux accompagner les MNA présents dans le département
Les parcours migratoires de ces jeunes sont souvent éprouvants, voire traumatiques pour certains. Des mois de migration, des trajets extrêmement dangereux, des périodes d’enfermement et de grande violence.
Arrivés dans notre département, si le gîte et le couvert sont globalement garantis, de nombreux besoins ne sont absolument pas satisfaits.
L’accompagnement psychologique dont certains ont besoin est quasiment inexistant faute de moyens.
L’isolement en hôtel avec d’autres jeunes migrants d’origines sociales, géographiques ou ethniques différentes entraîne des situations de violence et de mal-être.
En même temps, une sorte de communautarisme est favorisée de fait par le manque de liens avec la société qui les environne.
Sauf lorsque ces jeunes sont pris en charge par des services dédiés (dont les moyens sont cependant insuffisants), l’accompagnement social mené par le département est minimaliste. Les professionnels qui mènent ces accompagnements ont une charge de travail absolument scandaleuse.
Nous augmenterons le nombre de travailleurs sociaux en charge de cet accompagnement afin d’accueillir dignement ces jeunes étrangers
Parce que les besoins d’un jeune sont aussi affectifs et sociaux, il est impératif de soutenir les associations qui mènent un important travail auprès des MNA : alphabétisation, soutien scolaire, aide aux démarches, parrainage, activités sportives… Toutes ces initiatives sont à encourager et obtiendront un soutien financier du département.
Participer au traitement des causes des migrations économiques
La présence de MNA en France interroge nombre de concitoyens. Le Finistère devrait en accueillir davantage dans les années à venir au regard des règles de “répartition” définies par l’Etat.
Cette question sociale et politique ne doit pas être mise sous le tapis au risque d’entretenir dans une partie de la population tensions et rejets, fruits d’un réel racisme endémique mais aussi d’inquiétudes parfois légitimes.
A ce titre, les jeunes migrants présents doivent être accueillis dignement, humainement et avec fraternité.
Pour autant, la pression budgétaire sur les départements ne peut pas permettre un accueil sans limites.
Et on ne peut occulter le fait que nombre de migrants viennent en France par nécessité, pour des raisons économiques.
Même au cœur des villages les plus reculés d’Afrique, on sait que l’Europe n’est pas un paradis pour ceux qui y migrent. Sans le mesurer pleinement, beaucoup savent que leur parcours sera extrêmement difficile et pourtant les difficultés économiques les contraignent au départ.
Ainsi, sans s’intéresser aux causes, on ne pourra voir qu’augmenter ces flux migratoires.
Si répondre à ces questions est de l’ordre du partage des richesses à l’échelle planétaire, de l’autosuffisance alimentaire des nations, de l’école pour tous et de réelle souveraineté démocratique, cela relève de décisions nationales et internationales.
Mais les ressorts des migrations se trouvent aussi dans le local et les départements peuvent, à leur modeste mesure, participer à travailler aux causes des migrations économiques.
Nous financerons des projets de solidarité et de développement international, tourné vers des actions concrètes autour de l’agriculture et de l’activité économique dans des pays africains.
Nous financerons des actions décentralisées conduites localement en partenariat avec des associations reconnues de développement international (France volontaires, Amis de la Terre, …).
LE CALENDRIER
Dès le 1er janvier 2022, nous subventionnerons les associations qui viennent en soutien de ces jeunes et nous renforcerons les moyens des personnels qui les accompagnent (création de postes de travailleurs sociaux et de 2 psychologues pour soutenir ceux qui en ont besoin).
Très rapidement, nous engagerons des discussions avec des associations de solidarité et de développement international qui interviennent dans des pays en développement (Afrique subsaharienne, Moyen orient) afin de monter avec eux des actions de soutien à l’initiative économique, à l’autonomie alimentaire et à l’éducation.