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Restaurer les haies bocagères, corridors écologiques et sources de biodiversité, de stockage du carbone, de préservation des sols.

Le bocage est un élément essentiel de l’identité des territoires et un constituant écologique indispensable. Sa préservation est un enjeu prioritaire qui ne doit cependant pas diviser une nouvelle fois ruraux et urbains. Depuis des décennies, le bocage est mis à mal par des coupes rases ou un mauvais entretien des talus et des haies.

Artificialisation des sols, redistribution des terres au gré des concentrations des exploitations agricoles suite à l’arrêt des plus “petites” fermes (départs à la retraite, faillites, suicides, …) et enfin entretien calamiteux par certaines collectivités, telles sont les principales causes de l’appauvrissement du bocage dans le département.

Les haies sont une source de biodiversité à condition d’une continuité suffisante, elles contribuent à la fertilité des sols, à la lutte contre l’érosion, à la retenue des sédiments, à la limitation des inondations, à la limitation des intrants dans les circuits de l’eau et au stockage du carbone.

Au-delà de ces fonctions écologiques, on oublie trop souvent combien elles comptent pour la beauté des paysages qui nous environnent et combien les arbres qui la composent peuvent être apaisants et nous rattacher au vivant, au naturel et à la finitude.

Accordant peu d’importance à ces fonctions, beaucoup d’acteurs les altèrent, ceci étant renforcé par le droit de propriété qui fait que chacun fait à peu près ce qu’il veut de ses arbres et de ses haies, pourtant essentiels pour l’ensemble de la communauté.

**L’agriculture intensive** et l’esclavage moderne de ceux qui la font vivre ne permettent pas d’accorder une place et une importance au bocage. Il est plus aisé, lorsqu’un agriculteur croule sous le travail, d’effectuer une coupe rase, de récupérer – ou pas – le bois de chauffage et de brûler les rameaux (les plus riches en nutriments) en émettant au passage quelques kilos de CO2.

Augmenter la charge de travail des agriculteurs que l’on ne valorise pas suffisamment (pendant la crise sanitaire, on a applaudit les soignants puis les caissières et les agents d’entretien, mais jamais les agriculteurs sans qui l’écrasante majorité des citoyens ne serait pas là), c’est leur infliger de nouvelles contraintes et une charge mentale augmentée.

Pour autant, les pratiques agricoles du plus grand nombre doivent évoluer.

« L’entretien des routes », par les communes ou par le département, se fait parfois avec des outils inadéquats (épareuses au lieu de lamiers) qui éclatent le bois et créent des espaces d’infections. L’habitude et la demande de certains citoyens à avoir des talus “propres” (c’est-à-dire coupé ras) conduisent aussi de nombreux services communaux d’entretien à “rendre service” aux agriculteurs et riverains en coupant court. La faune et la flore en subissent de lourds dégâts en même temps que les talus finissent par s’affaisser ou glisser.

L’état des routes se dégraderait plus rapidement si celles-ci sont trop ombragées et le souci économique l’emporte donc bien souvent sur le souci écologique.

NOS PROPOSITIONS

Notre projet est non seulement de proposer des solutions concrètes et techniques pour rétablir les fonctions écologiques mais aussi de redonner de la place à la beauté et de redire qu’il n’y a pas que la valeur marchande qui compte.

Encourager les agriculteurs à préserver leurs haies

Demander aux agriculteurs de mieux entretenir leurs haies (pas de coupes rases, revenir à certains endroits sur la création et l’entretien de trognes, respecter des linéaires suffisants plutôt que ne conserver que quelques beaux arbres épars), c’est ajouter une difficulté supplémentaire dans leur travail quotidien.

En revanche, si l’entretien des haies et talus peut leur apporter un complément de revenu, alors certains pourront intégrer ces tâches dans leur programme de travail.

Nous nous engageons à :

  • Valoriser économiquement l’entretien du bois par les agriculteurs en promouvant l’obtention du label “Haie” ([Le Label Haie, un label pour la protection & la préservation des haies] (https://labelhaie.fr/qu-est-ce-que-le-label-haie/))
  • Soutenir financièrement la valorisation de la filière bois (soutien à des projets collectifs – CUMA ou autre – pour une exploitation raisonnée du bois)
  • Soutenir financièrement la replantation des talus (avec charte d’entretien et conditionnalité des aides en renfort des financements européens – FEADER – et régionaux – Breizh Bocage)
  • Encourager d’autres techniques d’entretien
  • Entretenir les routes de manière raisonnée
  • Afin d’améliorer l’entretien des abords des routes communales, nous apporterons conseil et formations aux communes pour que les coupes soient plus raisonnées (réduire leur fréquence, utiliser du matériel adapté, préserver les talus lors des passages d’épareuses au sol).
  • Encourager les particuliers à améliorer leurs pratiques
  • Parce que la biodiversité se loge aussi dans les jardins des particuliers, nous nous engageons à :
  • Encourager d’autres techniques de taille (élagage et création d’arbres têtards)
  • Rappeler la loi sur les périodes de taille de haies
  • Subventionner la location d’appareils de broyage pour les personnes dont l’accès aux déchetteries est mal aisé (création de bois raméal fragmenté qui permet le paillage et améliore la fertilité des sols)
  • Encourager chacun à replanter avec des “planteurs volontaires
    Parce qu’il n’y a pas mieux que d’essayer de donner l’exemple pour convaincre, nous créerons un poste d’animateur départemental pour soutenir la création, la formation et l’accompagnement de “planteurs volontaires” qui pourront planter et entretenir des haies publiques.

LE CALENDRIER

Un calendrier précis ne peut être défini pour l’heure puisqu’il nécessitera un travail de réseau avec les partenaires cités. Vraisemblablement, on peut estimer qu’après quelques mois, de premières études pourront avoir lieu pour qu’au cours de l’automne 2022, les premières plantations puissent voir le jour. Selon ce calendrier, un objectif de 200 km linéaires en moyenne replantés chaque année est raisonnable.

Dès le 1er janvier 2022, nous lancerons les premières formations à destination des professionnels des collectivités partenaires d’une part, des particuliers volontaires d’autre part.